La vaccination des chiens et des chats : prévenir les maladies plutôt que de les soigner
La vaccination est un acte prophylactique médical.
La prophylaxie(1) désigne « l’ensemble des moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l'apparition, l'aggravation ou l'extension des maladies ». A l’instar de l’homme, chez l’animal, la vaccination consiste à provoquer délibérément une réaction immunitaire destinée à le protéger, à l’avenir, contre un agent pathogène viral, bactérien voire parasitaire. À l’échelle d’une population, la vaccination est un des outils qui permet donc de réduire l’incidence d’une maladie dans l’objectif de parvenir à son éradication.
Le vaccin, médicament immunologique à usage vétérinaire, est une véritable solution pour améliorer la santé et le bien-être des animaux et réduire le recours aux antibiotiques. Il joue un rôle essentiel dans la protection des santés animale et humaine (concept « One Health » : Une Santé).
❖ Vaccins disponibles chez le chien et le chat
Faire vacciner son chat ou son chien n’est pas obligatoire tant qu’il reste sur le territoire français.En revanche, la vaccination contre la rage est obligatoire : si vous avez un chien de 1ère ou 2ème catégorie, si vous partez à l’étranger (en plus des « impératifs santé » du pays visité), ou pour vous rendre dans certains centres de vacances ou campings qui l’exigent.
VACCINS RECOMMANDES CHEZ LE CHIEN
Leptospirose
Bordetellose
Rage
Maladie de Carré
Hépatite de Rubarth
Parvovirose
Toux de chenil
Rage
Leishmaniose
VACCINS CONSEILLES CHEZ LE CHAT
Coryza (herpesvirus, calicivirus)
Panleucopénie infectieuse (typhus)
Leucose féline (FeLV)
❖ Hésitation vaccinale
Ces dernières années, les recommandations en termes de vaccination canine et féline ont évolué. Elles tendent vers une vaccination raisonnée, individualisée. En effet, selon le mode de vie et l’état de santé de l’animal, la situation épidémiologique et la discussion engagée avec son propriétaire, le vétérinaire peut moduler le calendrier vaccinal (valences essentielles ou optionnelles, certains rappels espacés).
Néanmoins, cette liberté ne doit pas faire oublier l’importance de cet acte simple et salvateur. Le protocole de primovaccination a d’ailleurs été renforcé et les chiots et les chatons sont les bienvenus à la clinique dès l’âge de deux mois. La défiance vaccinale est problématique car la plupart des maladies, aussi silencieuses soient-elles, n’ont pas disparu ! En effet, la baisse de la couverture vaccinale a des conséquences tangibles dans la résurgence de certaines maladies très contagieuses (moins d’un quart des chats français est vacciné contre le typhus et le coryza, valences essentielles pour cette espèce ; épidémies de parvovirose canine au Royaume-Uni et en Belgique en 2018).
Enfin, la visite de vaccination permet d’aborder de nombreux points avec le vétérinaire concernant la santé de l’animal et les soins à lui prodiguer (hygiène bucco-dentaire, hygiène corporelle, traitements antiparasitaires externes, vermifugations, etc.).
❖ Pharmacovigilance
Au sein de l’Anses, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) est l’autorité compétente en matière d’évaluation et de gestion du risque pour le médicament vétérinaire en France. Elle mène, entre autres, les actions liées à la pharmacovigilance vétérinaire. Cette dernière consiste en la surveillance des effets indésirables des médicaments vétérinaires, notamment ceux qui n’auraient pas été identifiés au cours du développement, chez les animaux et les êtres humains, et l’évaluation scientifique des informations recueillies. Il est essentiel de rappeler, sur la base de données scientifiques récentes, que les effets indésirables graves des vaccins sont extrêmement rares !
Question curieuse : A quoi sert l’adjuvant dans un vaccin, quand il y en a un ?
La nature des adjuvants et leurs propriétés immunologiques sont très variées. Selon la formulation du vaccin, l’ajout d’adjuvant(s) est parfois nécessaire pour améliorer la qualité de la réponse immunitaire induite chez l’animal receveur. Ainsi, leur utilisation permet de diminuer le nombre d’injections nécessaires pour les primovaccinations, d’améliorer la durée de la réponse mémoire et, dans certains cas, d’orienter la réponse immunitaire (humorale = anticorps, ou cellulaire).