Les conseils de votre vétérinaire
Un cancer est une maladie génétique multifactorielle liée à une série d’anomalies au sein de l’ADN1.
D’après le Global Cancer Observatory (GCO), en 2040, le fardeau mondial du cancer chez l’humain s’alourdira de 47 % par rapport à 2020, et le même sort plane au-dessus de la tête de nos chers animaux. Mais gardons espoir : la cancérologie vétérinaire est une spécialité en plein essor en France.
La discipline évolue rapidement vers des thérapies spécifiques ciblées et une médecine personnalisée respectueuse de l’animal et de son propriétaire.
❖ Détecter les premiers signes
L’astuce essentielle consiste à bien observer son animal :
- être attentif à son comportement,
- le caresser / le palper en douceur régulièrement,
- planifier une consultation annuelle de bonne santé chez son vétérinaire.
Certains signes, assez frustes et non spécifiques, peuvent être évocateurs, d’autant plus chez un animal âgé : abattements, saignements, douleurs, toux, fièvre, augmentation de la prise de boisson, etc.
Toute masse cutanée ou sous-cutanée doit être considérée comme potentiellement cancéreuse, surtout chez un animal âgé de 8 ans et plus.
Attention : l’attitude qui consiste à surveiller et évaluer l’évolution d’une masse est à bannir ! Une consultation rapide doit avoir lieu afin d’orienter le diagnostic.
Chez le chat, toute maladie passe facilement inaperçue. Une simple perte de poids, voire une baisse de forme et/ou d’appétit doit vous inciter à consulter.
À noter que des prédispositions génétiques à certains cancers existent chez certaines races.
❖ Premiers examens
En cas de tumeur, la mise en place rapide d’une stratégie de traitement adaptée et personnalisée, augmente les chances de guérison.
Par exemple, lorsqu’une masse cutanée ou sous-cutanée est palpée, le vétérinaire cherche à identifier la nature de la tumeur grâce à un premier prélèvement (ponction à l’aiguille fine ou biopsie) qui sera analysé en laboratoire.
Puis, la plupart du temps, le vétérinaire effectue des analyses sanguines et urinaires. L’imagerie médicale intervient en complément.
❖ Stratégie de traitement
S’il ne sait pas soigner le cancer, le vétérinaire de famille peut faire appel à un collègue oncologue (spécialiste en cancérologie). En concertation avec le propriétaire, l’équipe vétérinaire applique un traitement (chirurgie et/ou chimiothérapie et/ou radiothérapie, etc.) que l’animal est en mesure de tolérer d’après son bilan de santé.
En effet, le respect de la qualité de vie de l’animal est primordial : l’objectif consiste à lui faire mener une vie normale, avec le moins d’effets secondaires possible. Le traitement peut être curatif (guérison, rémission de longue durée = survie à 2 ans) ou palliatif. Ce dernier est le plus commun (= 70% des cas) : le cancer est pris en charge sans obtenir la guérison ni une rémission clinique définitive.
❖ Travaux de recherche
De nombreuses maladies génétiques, telles que le cancer, sont recensées chez le chien et elles sont, pour la plupart, homologues des maladies humaines. Ainsi, des travaux de recherche divers sont en cours pour faire progresser la connaissance de ces maladies, le développement de nouvelles thérapies et le combat contre le cancer pour l’homme et pour l’animal. Vétérinaires, particuliers et éleveurs peuvent participer à ces programmes de recherche pour faire avancer la science. Exemples :
✓ Site de l’équipe génétique du chien de l’institut de Génétique et Développement de Rennes :
http://dog-genetics.genouest.org/
✓ Le projet OCR : http://lecancerdemonchien.com/nos-projets/
Question curieuse : Les nouveaux animaux de compagnie sont-ils touchés par le cancer ?
Malheureusement oui… Beaucoup d’espèces peuvent être touchées par un cancer. Le lapin devient « le chat d’aujourd’hui » et les indications en matière de cancérologie se développent à la faveur de la volonté des propriétaires, de plus en plus informés et motivés pour soigner leur petit protégé. Le furet ainsi que d’autres petits animaux de compagnie peuvent également bénéficier d’un traitement anticancéreux.