La maladie hémorragique, qu’est-ce que c’est ?

La maladie hémorragique, qu’est-ce que c’est ?

La maladie hémorragique, qu’est-ce que c’est ?

La maladie hémorragique du lapin est causée par un Lagovirus de la famille des Calicivirus. Il est apparu initialement dans les années 80 en Chine et a commencé à se répandre parmi les populations de lapins européens sauvages au début des années 90. Le variant historique est le VHD1. Un deuxième variant, le VHD2, est apparu en France en 2010 avant de se répandre en Europe puis en Australie et enfin d’atteindre les populations de lagomorphes d’Amérique du Nord depuis 2019. Ce deuxième variant est aujourd’hui le plus fréquemment impliqué dans les cas de maladie hémorragique diagnostiqués.


❖ Quels sont les animaux qui peuvent être touchés par la maladie ?

Le variant VHD1 touche exclusivement les lapins dits européen (Oryctolagus cuniculus), à la différence du variant VHD2 qui peut infecter toute espèce de lagomorphes (le lapin de Garenne, le lapin domestique, les lièvres, les lapins du genre Sylvilagus spp.). Il y a également une différence entre les deux variants en ce qui concerne l’âge des lapins qui peuvent être infectés. En effet, le variant VHD1 ne touche pas les lapereaux de moins de 8 semaines, là où le variant VHD2 touche les lapins de tout âge.


❖ Comment le virus se transmet-il ?

Le virus peut se propager par contact direct ou indirect avec un lapin malade (vivant ou mort, selles de prédateurs) ou par contact avec une alimentation contaminée par des déjections de lapins malades (foin, granulés, légumes). Le virus est effectivement très résistant dans le milieu extérieur. Il peut survivre plusieurs mois dans l’environnement et garder son pouvoir contaminant. Le virus résiste aux UV, à la congélation et à des températures supérieures à 50°C pendant quelques heures. En revanche, une exposition à l’eau de Javel 10% pendant 5 à 10 minutes permet de désinfecter les surfaces contaminées.

Dans une moindre mesure, la contamination peut aussi se faire via des piqures d’insectes (moustiques, puces…).


❖ Quels sont les symptômes observés lors d’une maladie hémorragique ?

Le virus provoque une nécrose du foie et parfois de la rate ainsi que des problèmes de coagulation à l’origine d’une hémorragie dans plusieurs organes.

En l’absence d’un protocole vaccinal correct, le taux de mortalité est proche des 100% pour les infections par le VHD1, et autour de 70-80% pour le VHD2, même s’il tend à augmenter ces dernières années. La forme suraiguë de la maladie entraine une mort très rapide parfois sans symptômes préalables.

Lorsque la mort n’est pas immédiate, le lapin infecté peut développer des symptômes généraux (syndrome fébrile, anorexie, abattement), une pâleur des muqueuses ou des muqueuses bleutées (cyanose) ou jaunes (ictère), des symptômes neurologiques, respiratoires, des signes d’hémorragie. Le décès intervient en général au bout de 3 à 4 jours.


❖ Comment diagnostiquer la maladie hémorragique du lapin ?

Le diagnostic ante-mortem est rarement possible en raison du taux de mortalité rapide élevé. La prise de sang peut montrer une anémie, une diminution des globules blancs et des plaquettes, et une élévation des paramètres sanguins hépatiques. Lorsque l’animal meurt, il est possible de réaliser une autopsie et une biopsie du foie pour effectuer une PCR à la recherche du virus. L’analyse permet de différencier les deux variants de la maladie.


❖ Quel est le traitement possible ?

Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie hémorragique. Lorsqu’il est possible de diagnostiquer rapidement la maladie, la mise en place d’un traitement de soutien (perfusion, soutien alimentaire, antibiothérapie, gestion de douleur, soutien de la fonction hépatique…) peut aider le patient à passer la phase critique de la maladie, notamment lorsque l’animal est à jour de ses vaccins.

En revanche, lorsqu’il n’est pas correctement vacciné l’issue est le plus souvent fatale.


❖ Comment peut-on prévenir la maladie ?

Seule la vaccination permet de prévenir la maladie. Il existe dorénavant un vaccin trivalent permettant de vacciner contre la myxomatose ainsi que les deux variants de la maladie hémorragique en une seule injection annuelle. Les effets secondaires sont rares et consiste le plus souvent en une réaction locale au point d’injection. Le protocole vaccinal peut être adapté en fonction des vaccins que le lapin a reçu au préalable ou de son état de santé. La balance bénéfice/risque peut être discutée en consultation.