Mon animal souffre-t-il ?
Pas facile de savoir si mon animal a mal. Il n’exprimera ni ne montrera sa douleur sous peine d’être perçu comme plus faible. Dans la nature, les plus faibles sont souvent éliminés. Pourtant, en tant que propriétaire, nous nous devons d’être attentifs, car plus on réagit rapidement en conduisant son animal chez le vétérinaire, meilleures sont les chances de guérison.
Il convient de repérer certains signes de souffrance pour tenter d’identifier la source.
Signes comportementaux
La perte d’appétit : s’il mange moins qu’avant ou moins souvent, ou que ses préférences changent, qu’il a peut-être du mal à se déplacer jusqu'à sa gamelle ou à mastiquer
La prostration : sa tête peut être baissée, il a l’air abattu, un regard plus triste, les oreilles baissées, parfois des tremblements
Perte de mobilité : s’il a des difficultés à se lever ou se coucher, qu’il court moins vite, ne veut plus jouer, boite, a du mal à monter les escaliers ou sur le canapé, s’il avance moins vite que d’habitude
Le léchage compulsif : un chien qui souffre peut se lécher compulsivement sans raison, sans plaie
Respiration différente : s’il a mal il peut haleter fortement (comme s’il avait chaud)
L’isolement : si mon animal a mal, comme il a tendance à cacher sa douleur, il peut se mettre en retrait, même parfois se cacher
L’agressivité : les grognements et les morsures peuvent survenir quand l’animal est douloureux. Ce n’est pas sa faute.
Signes physiques
Les signes pathologiques doivent vous alerter :
Des vomissements, des selles anormales (diarrhées, constipation, présence de sang…), des urines anormales (quantités augmentées ou diminuées, ou à des endroits inappropriés, présence de sang…)
Une conjonctivite (œil rouge), pupilles dilatées, une boiterie ou une démarche anormale
Comment aider un animal qui souffre ?
Il vous faudra donner à votre compagnon, encore plus d’attention et d’amour mais attention quand vous le portez s’il a des zones douloureuses et sensibles au risque d’aggraver ses douleurs. Installez-le dans un panier confortable, épais. Certains paniers ergonomiques sont à mémoire de forme pour assurer le confort des animaux ayant des douleurs articulaires.
Ne le forcez pas à faire de grandes promenades, privilégiez des petites promenades hygiéniques plusieurs fois par jour.
S’il éprouve des difficultés à manger, n’hésitez pas à remplacer ses aliments (des aliments humides ou imbiber ses croquettes dans l’eau afin de les rendre plus molles).
Veillez surtout à ce qu’il s’abreuve correctement, il peut se passer de nourriture plus longtemps que d’eau.
Ne donnez pas d’analgésiques humains à un animal. La plupart des médicaments destinés aux humains sont toxiques pour nos animaux de compagnie et, s’ils sont mal dosés, peuvent gravement nuire à leur santé.
Si votre animal souffre vous l’aurez compris, prenez rendez-vous rapidement chez votre vétérinaire. En cas d’urgence, même de nuit, votre vétérinaire laisse, sur son répondeur, les indications à suivre pour contacter un vétérinaire d’urgence.
Pour aller plus loin : les thérapies complémentaires
Une fois que votre vétérinaire a identifié de manière certaine la cause de la douleur de votre compagnon, il existe des médicaments quasi dans chaque pathologie pour soutenir l’organe atteintn (compléments alimentaires, phytothérapie/homéopathie, alimentation adaptée…) mais il existe également des soins spécifiques effectués par des vétérinaires spécialisés qui peuvent l’aider (physiothérapie, ostéopathie, acupuncture…).
Ces thérapies sont toujours en complément de la médication prescrite par votre vétérinaire. Parfois ce type de soin, en plus d’apporter un vrai confort à votre animal, permettra également de diminuer les médicaments prescrits. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire afin qu’il puisse vous orienter.
24/01/2023 - Conseils du vétérinaire
Qu’est-ce que l’arthrose ?C’est une maladie articulaire chronique, évolutive et irréversible fréquente, observée chez 40% des animaux âgés (mais aussi chez les plus jeunes). Elle se traduit par une dégénérescence du cartilage qui enrobe l’extrémité des os, réduisant ainsi la mobilité de l’articulation concernée. Stopper son évolution est impossible, mais il est important de savoir détecter les signes précoces afin de freiner sa progression.❖ Quels sont les facteurs prédisposants ?A mesure que les animaux vieillissent, la probabilité qu’ils souffrent d’arthrose augmente, mais d’autres facteurs entrent en cause dans ce phénomène : l’obésité, l’alimentation inadaptée, la génétique, les traumatismes ultérieurs (fractures, problèmes musculaires, tendineux, maladies…), l’exercice trop intensif pendant la croissance, les anomalies génétiques et la race (les chiens de grandes tailles ou lourds sont plus susceptibles d’être atteints d’arthrose, mais aussi les petits chiens avec des luxations des rotules par exemple).❖ Mon animal souffre-t-il d’arthrose ?Des signes montrant que votre animal a des rhumatismes peuvent vous alerter et vous conduire à aller consulter. Par exemple : une boiterie après un effort au début de la maladie puis au réveil, une gêne quand vous le touchez, il court moins, il parait « raide », n’arrive plus à monter sur le canapé ou emprunter les escaliers, se lèche ou se mordille des parties spécifiques du corps, il mange moins, dort plus, joue moins. Il peut haleter aussi ou être plus agité, devenir grincheux. Les chats ne sauteront plus sur les meubles, urineront parfois à côté de la litière, ne chasseront plus et feront moins leurs toilettes (aspect négligé). En manipulant les articulations de votre animal, l’examen clinique mettra en évidence les raideurs, les douleurs ou les craquements. Des radiographies permettront d’évaluer le stade de l’arthrose et de savoir quel traitement instaurer. Pour les grandes races prédisposées, il est utile de dépister précocement les défauts articulaires afin d’anticiper et parfois de traiter avant que le stade ne soit trop avancé.Aucune douleur n’est normale ; si vous repérez des signes de douleur, c’est qu’elle dépasse celle que nous serions en mesure de supporter, donc n’hésitez pas à consulter.❖ Quels traitements ?Un des points importants du traitement consiste à réduire l’inflammation : des antiinflammatoires pourront être prescrit en cures ou en continu en fonction de l’état général de votre animal et du stade de la maladie (lors de traitements au long de terme, il convient de vérifier le bon fonctionnement des organes internes afin de déterminer le traitement le mieux toléré). Il existe cependant d’autres thérapies qui aideront à réduire considérablement la dégénérescence et la douleur : les chondro-protecteurs administrés quotidiennement, une alimentation spécifique pour le bien être articulaire et pour éviter le surpoids, l’huile de chanvre, la physiothérapie (laser, électrostimulation, ondes de choc, massages, étirements…), l’hydrothérapie (tapis roulant aquatique), l’ostéopathie, l’acupuncture…Dans certains stades avancés, des chirurgies peuvent parfois être envisagées.Question curieuse : Comment puis-je aider mon animal ?- Le couchage doit être souple (matelas à mémoire de forme) et isolé du sol pour éviter humidité, - refroidissement et raideurs musculaires (utiliser une petite couverture en hiver).- Placer la gamelle au sol et la relever légèrement pour que l’animal n’ait pas à se baisser.- Privilégiez les tapis dans la maison, sur son parcours habituel et devant les gamelles pour éviter les glissades.- L’exercice doit être régulier, progressif et avec modération. Privilégiez plusieurs petites promenades sur terrain souple plutôt qu’une grande. Pas d’exercice violent avec les copains chiens, pas de lancer de balle ou de balade à vélo.- Nager ou marcher dans l’eau pendant de courts exercices est une très bonne thérapie mais l’eau doit être tiède.- Les étirements des articulations en douceur et l’application de chaud sont efficaces également.- Les massages relaxants améliorent la circulation sanguine musculaire, soulagent les tensions et réduisent le stress et l’anxiété comme pour nous !
12/12/2022 - Conseils du vétérinaire
Les conseils de votre vétérinaireUn cancer est une maladie génétique multifactorielle liée à une série d’anomalies au sein de l’ADN1.D’après le Global Cancer Observatory (GCO), en 2040, le fardeau mondial du cancer chez l’humain s’alourdira de 47 % par rapport à 2020, et le même sort plane au-dessus de la tête de nos chers animaux. Mais gardons espoir : la cancérologie vétérinaire est une spécialité en plein essor en France. La discipline évolue rapidement vers des thérapies spécifiques ciblées et une médecine personnalisée respectueuse de l’animal et de son propriétaire. ❖ Détecter les premiers signesL’astuce essentielle consiste à bien observer son animal :- être attentif à son comportement,- le caresser / le palper en douceur régulièrement,- planifier une consultation annuelle de bonne santé chez son vétérinaire.Certains signes, assez frustes et non spécifiques, peuvent être évocateurs, d’autant plus chez un animal âgé : abattements, saignements, douleurs, toux, fièvre, augmentation de la prise de boisson, etc.Toute masse cutanée ou sous-cutanée doit être considérée comme potentiellement cancéreuse, surtout chez un animal âgé de 8 ans et plus.Attention : l’attitude qui consiste à surveiller et évaluer l’évolution d’une masse est à bannir ! Une consultation rapide doit avoir lieu afin d’orienter le diagnostic.Chez le chat, toute maladie passe facilement inaperçue. Une simple perte de poids, voire une baisse de forme et/ou d’appétit doit vous inciter à consulter.À noter que des prédispositions génétiques à certains cancers existent chez certaines races.❖ Premiers examensEn cas de tumeur, la mise en place rapide d’une stratégie de traitement adaptée et personnalisée, augmente les chances de guérison.Par exemple, lorsqu’une masse cutanée ou sous-cutanée est palpée, le vétérinaire cherche à identifier la nature de la tumeur grâce à un premier prélèvement (ponction à l’aiguille fine ou biopsie) qui sera analysé en laboratoire.Puis, la plupart du temps, le vétérinaire effectue des analyses sanguines et urinaires. L’imagerie médicale intervient en complément. ❖ Stratégie de traitementS’il ne sait pas soigner le cancer, le vétérinaire de famille peut faire appel à un collègue oncologue (spécialiste en cancérologie). En concertation avec le propriétaire, l’équipe vétérinaire applique un traitement (chirurgie et/ou chimiothérapie et/ou radiothérapie, etc.) que l’animal est en mesure de tolérer d’après son bilan de santé. En effet, le respect de la qualité de vie de l’animal est primordial : l’objectif consiste à lui faire mener une vie normale, avec le moins d’effets secondaires possible. Le traitement peut être curatif (guérison, rémission de longue durée = survie à 2 ans) ou palliatif. Ce dernier est le plus commun (= 70% des cas) : le cancer est pris en charge sans obtenir la guérison ni une rémission clinique définitive.❖ Travaux de rechercheDe nombreuses maladies génétiques, telles que le cancer, sont recensées chez le chien et elles sont, pour la plupart, homologues des maladies humaines. Ainsi, des travaux de recherche divers sont en cours pour faire progresser la connaissance de ces maladies, le développement de nouvelles thérapies et le combat contre le cancer pour l’homme et pour l’animal. Vétérinaires, particuliers et éleveurs peuvent participer à ces programmes de recherche pour faire avancer la science. Exemples :✓ Site de l’équipe génétique du chien de l’institut de Génétique et Développement de Rennes :http://dog-genetics.genouest.org/✓ Le projet OCR : http://lecancerdemonchien.com/nos-projets/Question curieuse : Les nouveaux animaux de compagnie sont-ils touchés par le cancer ?Malheureusement oui… Beaucoup d’espèces peuvent être touchées par un cancer. Le lapin devient « le chat d’aujourd’hui » et les indications en matière de cancérologie se développent à la faveur de la volonté des propriétaires, de plus en plus informés et motivés pour soigner leur petit protégé. Le furet ainsi que d’autres petits animaux de compagnie peuvent également bénéficier d’un traitement anticancéreux.
11/10/2022 - Conseils du vétérinaire
Les kystes ovariens du cochon d’Inde, quelle prise en charge ?Les kystes ovariens sont fréquents chez le femelle cochon d'Inde. Mais étant majoritairement asymptomatiques, beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués. Ils touchent des femelles âgées de 3 mois à 5 ans sans lien avec le passé reproducteur de l’animal. En revanche, des études montrent que le nombre de cas augmente avec l’âge. Il s’agit de la maladie du système reproducteur femelle la plus répandue dans cette espèce.❖ Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?La grande majorité des kystes ovariens du cochon d’Inde sont physiologiques et sont localisés à l’intérieur de l'ovaire. Il existe aussi des kystes extra-ovariens ou des kystes tumoraux de l'ovaire, très peu représentés. Les principaux kystes retrouvés sont les kystes séreux, également appelés non sécrétants. Bien que la raison de leur développement ne soit, à ce jour, pas élucidée, les œstrogènes et la testostérone semblent augmenter leur fréquence. Pour autant, les éventuelles gestations, ou de la durée de la période d'ovulation n’ont, elles, aucun impact. Parmi de nombreuses hypothèses, celle de la présence de phyto-œstrogènes dans l’alimentation a été évoquée mais les recherches n’ont permis à ce jour de n’aboutir à aucune conclusion . Les kystes folliculaires, dits kystes sécrétants, sont moins représentés. Une défaillance hormonale conduisant à l'absence d'ovulation du follicule mature serait à l’origine de sa formation. Au lieu de dégénérer ce dernier continue à grossir et à sécréter des hormones sexuelles. Des problèmes similaires sont décrits chez la vache. Dans cette espèce, des facteurs génétiques, le stress ou des défauts d’apport énergétique sont des facteurs favorisant leur installation. Les kystes peuvent toucher un ovaire ou les deux, sachant qu’ils peuvent ne pas être tous de la même nature. Leur taille varie de quelques millimètres à un dizaine et des études ont montré une tendance à avoir des kystes de plus grande taille chez les individus plus âgés. Un lien entre la présence des kystes ovariens et la présence de certaines maladies utérines (certaines tumeurs utérines, endométriose, hyperplasie kystique de l’endomètre…) est largement suggéré dans certaines études mais la raison n’est pas encore claire.❖ Quels sont les symptômes observés lors de kystes ovariens ?Les symptômes associés à la présence de kystes sont variables en fonction de la taille, de la nature et de la distribution du ou des kystes. L’éventuelle sécrétion d’hormones sexuelles influence les signes observés. Les kystes séreux peuvent être à l’origine de symptômes généraux (abattement, baisse d'appétit ou anorexie, perte ou prise de poids), de symptômes digestifs (distension et douleurs Les conseils de votre vétérinaire abdominales, ralentissement de transit) ou respiratoires (augmentation de la fréquence respiratoire), à mettre en lien avec la gêne occasionnée par la présence des kystes dans l’abdomen. Quant aux kystes folliculaires ou sécrétants, les signes d’appel sont d’abord liés à un la sécrétion accrue d'œstrogènes, comme une perte de poils symétrique démarrant sur les flancs. Des symptômes concernant l’appareil reproducteur sont aussi rapportés : pertes vulvaires, baisse de la fertilité, épaississement de la peau au niveau des mamelles, hypertrophie du clitoris, comportement reproducteur exacerbé. Ces symptômes ne sont en général pas observés dans les cas de kystes séreux. Il est parfois possible de les sentir en palpant directement l’abdomen de l’animal. Il est également fréquent qu’il n’y ait aucun symptôme associé à la présence des kystes et que leur diagnostic soit établi par hasard.❖ Comment diagnostiquer les kystes ovariens ?Lors d’une suspicion, l’examen complémentaire de choix est l’échographie abdominale. Si la taille du ou des kystes est suffisantes, ils peuvent même être visibles sur une radiographie.❖ Quel traitement est possible ?Le traitement de choix est la stérilisation, lors de laquelle les ovaires et l’utérus seront intégralement retirés. La chirurgie peut être dans certains cas compliquée par la taille des kystes rendant difficile l’extériorisation des ovaires. Le risque anesthésique est également à prendre en compte. L’aspiration des kystes à travers la peau, à l’aveugle ou échoguidée, est également décrite mais cette méthode ne permet de réduire leur taille que provisoirement car ils peuvent se recollecter en quelques jours à quelques semaines. Cet acte peut être risqué car il y a un risque de rupture du kyste et il peut, en théorie, provoquer une péritonite dû à l’écoulement du liquide kystique dans l’abdomen. Des traitements hormonaux ont également été testés, avec une efficacité variable et dépendante du type d’hormones et de la nature des kystes. Ils sont une bonne alternative notamment lorsque la chirurgie ne peut être immédiatement envisagée.❖ Est-ce que c’est une maladie grave ?Le pronostic des kystes ovariens, en l’absence de tumeur, est bon avec le traitement chirurgical mais inconnu pour le traitement hormonal. Seule une stérilisation précoce permet de prévenir la maladie, cependant, le risque anesthésique et chirurgical de cette intervention n’est pas toujours en faveur de cette pratique. Une décision au cas par cas est donc conseillée.❖ Question curieuse : Pourquoi stérilise-t-on les animaux ?La stérilisation d'un animal de compagnie peut être envisagée pour plusieurs raisons : pour la gestion de population (éviter d’avoir des petits quand il y a un mâle et une femelle ensemble), pour des raisons médicales (infection, tumeur, autres anomalies), pour lutter contre un problème comportemental lié au comportement sexuel (les pipis partout, agressivité…) ou tout simplement à titre préventif (prévention de maladies, notamment des tumeurs génitales). Pour les Kids : Le sais-tu ?- Lorsque l’on souhaite faire reproduire une femelle cobaye, il est conseillé de le faire avant ses 1 an car le bassin est encore suffisamment mobile pour laisser passer les petits sans soucis. Si la première portée est faite au-delà de cet âge, il y a un risque que les bébés restent coincés au moment de la naissance.- Les besoins en vitamine C d’une femelle cobaye en gestation ou en lactation augmentent. Il est indispensable de bien la complémenter pendant cette période.
11/10/2022 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre…cochon d’Inde !Timide mais attachant, la cochon d’Inde ou cobaye fait partie des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) les plus répandus dans les familles françaises. Il saura communiquer avec vous avec une certaine gamme de vocalises et de roucoulement qui ne laissent pas indifférents ! Ils sont malheureusement plus fragiles que les lapins lorsqu’ils tombent malades, d’où la nécessité de bien connaitre ses besoins et d’adapter les conditions de vie de cet animal sensible à votre domicile.❖ Comportement et environnement :Le cochon d’Inde est un animal grégaire qui vit dans la nature en groupe de 5 à 10 individus. Il est donc conseillé d’en adopter au moins deux lorsque cela est possible. La cohabitation entre femelles génère en général moins de conflits que celle entre mâles. La cohabitation entre mâle et femelles se passent généralement bien, mais la stérilisation des mâles est recommandée pour éviter les portées non désirées. Le cobaye est un animal proie, la cohabitation avec des carnivores domestiques est donc déconseillée. Pour des raisons sanitaires, celles avec le lapin l’est aussi.La surface de vie au sol doit être la plus étendue possible et installée dans un endroit calme. Au minimum, pour deux individus, une cage de 120 cm x 50 cm x 40 cm est conseillée. On y aménagera plusieurs cachettes ainsi que des aires de repos confortables. Pour éviter l’ennui, des jouets doivent être mis à sa disposition et des sorties quotidiennes organisées. Pour l’espace repas, un râtelier pour le foin, et des gamelles, pour les granulés, les végétaux frais et l’eau suffiront. Les cochons d’Inde font en général leurs besoins partout dans la cage. Le fond de cage doit donc être recouvert partout d’une épaisse couche de litière ou d’un tapis absorbant. Ils peuvent également vivre en extérieur, mais il faut alors les protéger des prédateurs et des intempéries.❖ Particularités physiologiques :Le cochon d’Inde a une espérance de vie de 5 à 8 ans. Les femelles pèsent en moyenne 700 g à 1 kg et les mâles entre 900 g et 1,2 kg. C’est un herbivore strict qui a besoin d’un apport plus important en vitamine C que les autres mammifères herbivores. Ainsi, une ration de végétaux riches en vitamine C doit être proposée, ou à défaut une complémentation quotidienne sous forme de comprimés ou d’un sirop à boire directement. Les doses recommandées de 10 à 30 mg/kg par adulte en bonne santé. Une ration riche en fibres est nécessaire à la qualité de ses dents et à sa digestion. Même s’il est gourmand et préfère les aliments sucrés, il faudra les limiter afin de prévenir certaines maladies.Au menu : varier l’apport en foins adaptés à volonté, entre 150 et 200 g de verdure, et éventuellement des 15 à 20 g de granulés par jour.❖ Médecine préventive :Le cochon d’Inde peut être porteur asymptomatique de parasites à l’origine de la gale ou de la teigne. Cette dernière peut être transmise à l’être humain et notamment aux jeunes enfants et personnes immunodéprimées. Le respect des consignes d’hygiène de base est donc indispensable pour éviter d’éventuelles transmissions. Si votre cobaye présente des lésions cutanées, une consultation chez le vétérinaire permet d’identifier les parasites responsables puis de traiter votre/vos animau(x). Il n’y a pas de vaccination nécessaire ou obligatoire pour le cochon d’Inde.❖ Reproduction :Une femelle est pubère entre 4 et 6 semaines, un mâle entre 5 et 10 semaines. La gestation est d’une durée de 68 jours en moyenne et la taille de la portée est de 2 à 4 petits en moyenne. La stérilisation préventive n’est pas obligatoire. Lorsqu’un mâle et une femelle cohabite, la stérilisation du mâle est recommandée car l’accès aux testicules est plus simple et donc la chirurgie est plus courte et moins douloureuse pour l’animal. Les mâles se remettent donc mieux que les femelles de l’intervention. La stérilisation d’une femelle est parfois envisagée, lorsque cette dernière présente une affection que l’on appelle kystes ovariens.Question curieuse : Pourquoi les lapins et les cobayes ne peuvent pas cohabiter ? Même s’ils s’entendent souvent bien, leur cohabitation est déconseillée puisqu’ils peuvent se transmettre des bactéries, principalement à tropisme respiratoire, pathogènes. En effet, le lapin peut être porteur asymptomatique d’un genre de bactéries appelées Bordetella. Or, le cobaye y est particulièrement sensible. A contrario, le cochon d’Inde peut être, lui, porteur des bactéries du genre Pasteurella, auxquelles le lapin est très sensible. Ces bactéries provoquent notamment des maladies respiratoires potentiellement graves qui peuvent devenir chroniques.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Le cobaye pratique la coprophagie : il mange certaines de ses crottes pour optimiser sa digestion et récupérer certaines vitamines et certains acides aminés produits lors de sa « première digestion ».- Le cochon d’Inde est une espèce nidifuge : littéralement cela veut dire « qui fuit le nid ». Cela se traduit par le fait que les femelles accouchent de petits cochons d’Inde miniatures, avec un pelage déjà formé et les yeux ouverts ! Au bout de quelques jours ils sont capables de quitter le nid.- Les cobayes ne synthétisent pas leur propre vitamine C : un apport quotidien avec des compléments ou via une alimentation riche est conseillée. Le brocoli, le poivron, le persil, le choux, le fenouil, l’aneth ou le kiwi sont des végétaux riches en vitamine C que tu peux proposer à ton cobaye. Lorsqu’il est malade, en gestation ou en lactation, le cobaye voit ses besoins en vitamine C quadrupler ; on doit augmenter les apports pour éviter les carences. Chez l’humain, la carence en vitamine C provoque une maladie appelée le scorbut. Les malades perdaient, entre autres, leurs dents. Chez le cobaye, cela fragilise les ligaments : les dents sont moins bien fixées et les articulations sont moins solides. C’est une maladie grave, qu’il n’est pas toujours possible de soigner.
11/10/2022 - Conseils du vétérinaire
La vaccination des chiens et des chats : prévenir les maladies plutôt que de les soignerLa vaccination est un acte prophylactique médical.La prophylaxie(1) désigne « l’ensemble des moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l'apparition, l'aggravation ou l'extension des maladies ». A l’instar de l’homme, chez l’animal, la vaccination consiste à provoquer délibérément une réaction immunitaire destinée à le protéger, à l’avenir, contre un agent pathogène viral, bactérien voire parasitaire. À l’échelle d’une population, la vaccination est un des outils qui permet donc de réduire l’incidence d’une maladie dans l’objectif de parvenir à son éradication.Le vaccin, médicament immunologique à usage vétérinaire, est une véritable solution pour améliorer la santé et le bien-être des animaux et réduire le recours aux antibiotiques. Il joue un rôle essentiel dans la protection des santés animale et humaine (concept « One Health » : Une Santé).❖ Vaccins disponibles chez le chien et le chatFaire vacciner son chat ou son chien n’est pas obligatoire tant qu’il reste sur le territoire français.En revanche, la vaccination contre la rage est obligatoire : si vous avez un chien de 1ère ou 2ème catégorie, si vous partez à l’étranger (en plus des « impératifs santé » du pays visité), ou pour vous rendre dans certains centres de vacances ou campings qui l’exigent.VACCINS RECOMMANDES CHEZ LE CHIEN LeptospiroseBordetelloseRageMaladie de CarréHépatite de RubarthParvoviroseToux de chenilRageLeishmanioseVACCINS CONSEILLES CHEZ LE CHATCoryza (herpesvirus, calicivirus)Panleucopénie infectieuse (typhus)Leucose féline (FeLV)❖ Hésitation vaccinaleCes dernières années, les recommandations en termes de vaccination canine et féline ont évolué. Elles tendent vers une vaccination raisonnée, individualisée. En effet, selon le mode de vie et l’état de santé de l’animal, la situation épidémiologique et la discussion engagée avec son propriétaire, le vétérinaire peut moduler le calendrier vaccinal (valences essentielles ou optionnelles, certains rappels espacés).Néanmoins, cette liberté ne doit pas faire oublier l’importance de cet acte simple et salvateur. Le protocole de primovaccination a d’ailleurs été renforcé et les chiots et les chatons sont les bienvenus à la clinique dès l’âge de deux mois. La défiance vaccinale est problématique car la plupart des maladies, aussi silencieuses soient-elles, n’ont pas disparu ! En effet, la baisse de la couverture vaccinale a des conséquences tangibles dans la résurgence de certaines maladies très contagieuses (moins d’un quart des chats français est vacciné contre le typhus et le coryza, valences essentielles pour cette espèce ; épidémies de parvovirose canine au Royaume-Uni et en Belgique en 2018).Enfin, la visite de vaccination permet d’aborder de nombreux points avec le vétérinaire concernant la santé de l’animal et les soins à lui prodiguer (hygiène bucco-dentaire, hygiène corporelle, traitements antiparasitaires externes, vermifugations, etc.).❖ PharmacovigilanceAu sein de l’Anses, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) est l’autorité compétente en matière d’évaluation et de gestion du risque pour le médicament vétérinaire en France. Elle mène, entre autres, les actions liées à la pharmacovigilance vétérinaire. Cette dernière consiste en la surveillance des effets indésirables des médicaments vétérinaires, notamment ceux qui n’auraient pas été identifiés au cours du développement, chez les animaux et les êtres humains, et l’évaluation scientifique des informations recueillies. Il est essentiel de rappeler, sur la base de données scientifiques récentes, que les effets indésirables graves des vaccins sont extrêmement rares !Question curieuse : A quoi sert l’adjuvant dans un vaccin, quand il y en a un ?La nature des adjuvants et leurs propriétés immunologiques sont très variées. Selon la formulation du vaccin, l’ajout d’adjuvant(s) est parfois nécessaire pour améliorer la qualité de la réponse immunitaire induite chez l’animal receveur. Ainsi, leur utilisation permet de diminuer le nombre d’injections nécessaires pour les primovaccinations, d’améliorer la durée de la réponse mémoire et, dans certains cas, d’orienter la réponse immunitaire (humorale = anticorps, ou cellulaire).